Porter sa croix

La joie liée à la souffrance

La Croix est plantée au cœur du monde, au cœur de l’univers et au cœur de notre vie. Elle est en nous et non extérieur de nous. Nous la fêtons au milieu du Carême, au milieu du combat de l’homme envers la résurrection. Dans l’Église, le bois de la Croix est placé au milieu de fleurs et de basilic sur un plateau où trois cierges sont allumés.

L’image est symbolique mais elle montre une vérité suprême. Au milieu des fleurs, signes de la joie et de la beauté, la belle création originelle de Dieu, et des trois cierges allumés représentant les trois luminaires de la Sainte Trinité: le Père, le Fils, et le Esprit Saint, nous voyons la Croix mais presque cachée. La souffrance est au cœur de la joie, toutes deux inséparables au milieu du monde, de l’homme et même de Dieu. Comment ceci se fait-il? Et quelle vérité y est-elle signifiée?

Ainsi l’Évangéliste Jean peint le Christ vainqueur ressuscité des morts, siégeant à la droite du Père. Après avoir vaincu, par la Croix, la mort, le diable et tout mal, il dit qu’Il est l’Agneau de Dieu immolé avant la création du Monde. Quelle chose étrange! Comment le Seigneur Jésus, le Dieu incarné et ressuscité en son corps est-Il figuré comme Agneau immolé? C’est le Mystère de la Croix et de notre vie. C’est le Mystère de Dieu de qui nous procédons et vers qui nous allons; C’est le mystère de l’amour de Dieu.

Il paraît que la joie véritable, la véritable vie, la résurrection et la vie en Christ sont indissociables de la souffrance et du sacrifice. L’homme de la joie et celui de la souffrance. Celui qui souffre pour le Christ et pour les autres et en même temps un homme joyeux, heureux et dont l’âme est en paix; c’est là que réside tout le mystère.

Ainsi les symboles sont utilisés afin que nous nous souvenions de cette vérité, vérité de notre vie, croix, mort et résurrection en Christ. La Croix sans le Crucifié vainqueur n’a aucun sens. Nous figurons toute notre vie sur cette base; base de sacrifice, de labeur et de la souffrance en Christ. D’ici nous réalisons, nous expérimentons et nous touchons que la facilité, l’opulence, la soumission aux passions et aux désirs ne conduisent pas au bonheur. C’est par nos souffrances que nous participons à celles du Christ, et par son amour que nous souffrons et nous nous réjouissons. C’est ce qu’Il a fait, Lui, pour notre salut! Amen.